La vision pénétrante par les sensations 2/4
Les quatre applications rapprochées de la pleine conscience—au corps, aux sensations, aux événements mentaux et à tous les phénomènes au sens large—sont à la base de la pratique de
Vipashyana ou méditation de la vue profonde.
Tout d’abord, par la
pleine conscience du corps, nous nous intéressons de près au corps et à la respiration ; nous nous détendons et nous nous ancrons dans la présence physique.
« Au sein des mouvements de pensées et d'images existe un espace immobile de conscience dans lequel vous pouvez vous poser, dans l'instant présent. C'est l'union de l'immobilité et du mouvement, un chemin direct vers la connaissance de soi. »
— A. Wallace
Cette approche offre
les bases nécessaires pour une deuxième étape plus subtile consistant à explorer les sensations. Grâce à la
pleine conscience des sensations, nous avons une conscience plus vive de ce qui se passe chez nous, et nous voyons plus clairement nos réactions habituelles et leurs effets. Ce qui nous donne la possibilité de choisir une réponse ancrée dans la clarté.
Apprendre à appliquer la pleine conscience des sensations est particulièrement bénéfique si nous avons une tendance à nous y identifier : Nous pourrions nous trouver emportés dans un tourbillon sans fin de sentiments positifs ou négatifs selon les causes et conditions auxquelles nous sommes sujets. Notre esprit même consiste en une suite sans fin de pensées faite de souvenirs, de sentiments, d’imaginations et de projections d’avenir. L’attachement à nos sensations se confronte au fait que tout ce que nous rencontrons change constamment, la plupart du temps de manière incontrôlable.
« Je suis véritablement "emballé" par vos séances [sur les quatre applications de la pleine conscience]… que je répète depuis plusieurs jours. Petit à petit à raison de quelques 25 à 30 minutes par jour, mais aussi de survenues, volontaire ou moins, la méditation prend place dans ma vie. Et quand je dis ma vie, je devrais dire notre vie. C'est à dire ce qu'il en est dans mes rapports aux autres.
Une certaine sérénité me vient, dans mes rapports aux autres. Plus d'écoute, plus d'apaisement semé dans les relations. Puis je dire d'amour ? Cela n'est pas réduit aux humains, mais aussi aux animaux, chiens, chats et tout ce qui fait la vie d'autour de nous. »
Artwork: Yahne Le Toumelin, Les Portes du Paradis, 1978