Cette semaine, nous avons publié le premier module du nouveau cours d’Alan Wallace, Pleine conscience et vision pénétrante. Ces pratiques de pleine conscience du corps, des sensations, de l’esprit et des phénomènes pénètrent profondément dans notre expérience fondamentale. Ils nous permettent d’aller au-delà de nos hypothèses habituelles et de voir d’une nouvelle manière. Pour en profiter pleinement, vous devez vous baser sur le sens de présence, de clarté et d’agilité mentale développé à l’aide du premier cours d’Alan, La pleine conscience de la respiration, ou au moins devriez-vous l’avoir parcouru de long en large. Si vous trouvez que votre esprit n’est pas très détendu et qu’il y a encore beaucoup de mouvement, vous devriez être à l’aise avec le fait que vous êtes en train d’apprendre et d’accepter votre expérience actuelle telle qu’elle est.
De la même façon, les exercices de mon cours _Réveillez votre cœur_ sont basés sur mon premier cours, Fondements de la méditation. Il est important de suivre chaque étape de la pratique dans l’ordre, car chaque session est basée sur les acquis précédents.
Si vous êtes déjà un(e) méditant(e) expérimenté(e) avec une certaine stabilité, vous aimeriez peut-être aborder tout de suite un sujet particulier qui vous intéresse. Cependant, en général, et surtout pour celles et ceux qui débutent dans la méditation, il est préférable d’avoir une approche progressive.
Dans nos cours, il y a beaucoup d’explications. Nous essayons d’être très précis sur ce qu’il faut faire. Cela laisse un temps limité pour réellement méditer. Pour vraiment assimiler et utiliser pleinement ces méthodes, il faudra du temps et une pratique continue. Il peut vous être utile d’écouter plusieurs fois la même séance pour vous assurer de bien comprendre et ensuite d’essayer de faire la pratique tout seul. Ceci est hautement recommandé.
Chaque personne est différente. Voyez ce qui est utile pour vous et ne soyez pas pressé !
Voici quelques pensées supplémentaires sur ce que vous pourriez expérimenter dans le contact intime avec votre propre esprit qui découle de la méditation.
La diversité de ce qui peut surgir dans l’esprit
En général, quand nous méditons, nous revenons à l’expérience nue de ce qui se passe d’un moment à l’autre.
Cela a une merveilleuse fraîcheur. C’est l’occasion de nous reposer de nos habitudes obsessionnelles et de nos idées rigides. En même temps, tout changement dans notre façon de vivre les choses peut présenter un défi.
Les méditants expérimentés sont déjà habitués à l’extraordinaire diversité de ce qui peut surgir dans l’esprit. Les pensées et les émotions peuvent surgir et se dissoudre sans perturber la stabilité de base, déjà bien ancrée, mais quand nous commençons la méditation, notre parcours peut parfois s’avérer un peu cahoteux
Les débutants, et en fait beaucoup de non-débutants, se sentent souvent frustrés par la persistance de la distraction, de la rumination et des émotions indésirables. Il est important de réaliser que celles-ci ne sont pas produites par la méditation. La méditation crée la clarté qui permet de voir ce qui se passe dans l’esprit. On prend conscience de phénomènes jusque-là passés inaperçus.
Nous pouvons utiliser les techniques de shamatha, « calme mental », en nous concentrant sur le souffle, pour stabiliser les mouvements de l’esprit et et les apaiser. Peu à peu, même quand il y a du mouvement, nous ne nous perdons pas. Cela prend du temps et demande une pratique régulière. Nous devons être persévérants et patients, et ne pas prêter trop d’attention aux hauts et aux bas de nos humeurs.
En fait, l’attente et le découragement que nous pourrions ressentir sont non seulement inutiles mais constituent un obstacle au progrès. Il est normal de les expérimenter, mais nous ne devrions pas leur accorder plus d’importance que toutes les autres pensées et émotions qui surgissent et disparaissent sans arrêt. Nous pouvons juste en être conscient et les laisser partir.
Après un certain temps, nous pourrions avoir des périodes de calme et même de relaxation profonde, et des sentiments extrêmement agréables, peut-être de félicité, d’exaltation ou de clarté. Des idées extraordinairement brillantes pourraient surgir. Il peut y avoir des moments où nous sommes si calmes qu’il n’y a pas de pensées du tout. Il est très important de ne pas prendre trop au sérieux ces expériences ou de les compliquer par des interprétations. Parfois, les méditants inexpérimentés considèrent ce genre d’expérience comme un signe de progrès extraordinaire ou comme une sorte de trophée à posséder ou à essayer de retrouver. Ceci est à éviter.
Une approche de bon sens
Lorsque nous faisons des activités autres de ce que nous faisons habituellement, nous éprouvons des sensations qui ne nous sont pas familières. Par exemple, les personnes qui pratiquent des sports intenses ont des expériences d’épuisement et d’exaltation qui peuvent se succéder. C’est juste le corps qui s’adapte aux nouvelles circonstances.
On devrait considérer les différentes expériences dans la méditation de la même manière qu’on considérerait les changements de la météo. Parfois, il fait beau. Parfois il pleut. Parfois, il pleut pendant des jours et des jours, puis nous passons soudainement à une belle journée ensoleillée. Quand il fait trop chaud après une longue période sèche ensoleillée, nous sommes si heureux d’avoir de la pluie ! Mais qu’il fasse beau ou qu’il pleuve, nous continuons notre vie sans trop accorder d’importance à la météo.
Quand nous pratiquons la méditation, nous devrions avoir plus de bon sens, pas moins. La pratique devrait être « ancrée » et être en contact avec le reste de notre vie, dans le contexte d’un entraînement global de notre esprit. Pour cela ce que nous faisons quand nous ne méditons pas est important : observer notre esprit dans des situations de tous les jours, d’être conscient de la façon dont nous communiquons avec les autres, d’observer comment nos pensées et nos émotions surgissent et disparaissent. En particulier, nous devrions constamment essayer de développer l’amour, la tolérance et la compassion. En tant que méditants, nous ne devons pas nous retirer dans une bulle, mais être profondément en contact avec le monde.
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